Il en a fallu de peu, pour qu'aujourd'hui encore, il ne s'énerve pas contre ces crétins de Mangemorts qui s'amusait à terroriser les élèves de Poudlard. Soran était retourné à son bureau, un bureau pas très grand mais pas non plus trop petit, tout juste à sa convenance. Son bureau était assez ordonné, mais il était difficile de comprendre comment il organisait ses affaires. Car rien n'était à la bonne place, on pouvait croiser l'Histoire de la Vie chez les Gobelins et suivre la rangée sur Guerres et Baguettes. Mais malgré tout, Soran arrivait toujours à se repérer dans ses étagères, un peu bancales depuis l'instant où il avait eu le poste de Professeur en Histoire de la Magie. Ce poste était vraiment la seule chose dont il était fier, puisqu'il n'avait pas pu être fier de laisser le Mage Noir tuer tous ces Moldus...
Soran Morrigan s'avança à la fenêtre étroite et glaciale de son bureau, un bureau assombrie, depuis que les nuages gris s'étaient aventurés au-dessus de la rigide Angleterre. Mais le temps lui importait peu, il préférait de loin observer ce qui se passait quatre étages plus bas. Malheureusement, il n'y avait rien de drôle aujourd'hui, ce n'était pas comme l'autre jour... Ah l'autre jour... Quelle rigolade lorsqu'un élève de Gryffondor s'était prit une branche dans la cour, car il ne faisait pas attention où il allait, les yeux plongés dans une leçon qu'il devait réviser pour le jour même. Même si Soran était assez respectueux, il ne pouvait pas s'empêcher de rire quand une chose un peu moqueuse arrivée à quelqu'un.
Soran souriait en repensant à l'époque où tout allait pour le mieux à Poudlard, quand il y avait été élève. Un brillant élève de Serdaigle, qui avait eu sa B.U.S.E. avec une mention Très Bien. Quelle écoeurement de voir l'avenir se dégrader autant ... Mais il fallait faire profil bas, sinon la mort allait finir par le rattraper. C'est pourquoi, parfois, il était dans l'obligation, contre son plein grès, de régler des affaires pour le Seigneur des Ténèbres. Soran avait horreur de ça, de la magie noire, du mal, des ténèbres ... Mais il devait les supporter pour survivre dans ce nouveau monde d'Erreurs.
Le Professeur Morrigan soupira longuement, et retourna s'asseoir sur son siège, plus tellement confortable, vu le nombre de fois qu'il s'était assis dessus. Soran voulait préparer les prochains cours des dernières années, mais il était impossible pour lui de se concentrer, de plus, le tic tac du pendule, près de la porte de son bureau, commençait à lui taper sur les nerfs, plus que nécessaire...
- Duro ! lança-t-il sur la pauvre pendule, avec énervement.
La pendule se transforma en pierre grise et, trop lourde pour son accroche qui la retenait au mur, celle-ci tomba au sol et se brisa en plusieurs morceaux. De toute façon, il n'avait jamais vraiment aimé cette pendule, c'était un cadeau de quelqu'un dont il ne se souvenait pas. Enfin le silence, un silence qui lui convenait parfaitement, dans son bureau ni trop grand ni trop petit...